Propulsé sur le devant de la scène techno à la fin des années 90 avec «Kernkraft 400», Florian Senfter, aka Splank !, aka Zombie Nation n’a cessé de (se) produire depuis. Avec Zombielicious, sorti en 2009, le DJ munichois prend un virage plus groovy et moins techno. Son show nous réserve bien des surprises !
Vous êtes connu pour adapter vos shows au lieu dans lequel vous jouez, que nous préparez-vous pour ce soir ?
Je vais faire le set de mes machines, avec des morceaux de mon dernier album et des plus anciens, et certains qui ne sont joués qu’en live. Je vais faire ça de mon MPC 100. J’ai aussi un ordinateur mais c’est beaucoup moins intéressant ici. J’ai oublié la batterie de mon portable d’ailleurs, donc ça ne devrait tenir qu’une heure, j’espère que ça le fera. Mais même si ça lâche, je peux le débrancher et jouer sans. Je ne joue qu’avec des machines, l’ordinateur, c’est juste pour des effets. Les machines, c’est plus fiables, je préfère.
Et de manière générale, comment préparez-vous un set ?
Je fais des arrangements en live. J’enregistre différents morceaux dans mes machines et je les alterne en fonction du live, je rajoute des effets. Donc le live est vraiment vivant, j’ai toujours quelque chose à faire.
Comment expliquez-vous votre changement musical ces dernières années ?
Ce serait triste si je faisais toujours la même chose. La musique électro qu’on joue en club, et la musique en général, change tout le temps, ce qui est une bonne chose. Ce n’est pas de la musique classique. Même la musique classique change au gré du temps d’ailleurs !
Et vous préférez jouer en club ou en festival comme ici ?
J’aime les deux. C’est différent, c’est toujours un challenge, cela dépend de l’auditoire, de la qualité du son. Cela dépend si c’est une bonne soirée en fait ! Je déteste les mauvaises soirées !
Vous avez sorti deux albums de remixes quelques temps après la sortie de «Zombielicious», comment avez-vous choisi les gens avec qui vous vouliez travailler ?
J’ai travaillé en collaboration avec Thomas de Turbo Records, parce que l’album de remixes allait être produit dessus. Il m’a proposé une liste de personnes avec qui travailler et j’ai pioché dedans.
Pourquoi avoir choisi de sortir un album de remixes peu de temps après la sortie de Zombielicious ?
Je dirais que c’est la voix « classique ». Mais la prochaine fois, je ne le ferai pas de cette manière. Quand un disque sort, certains des morceaux ont plus de deux ans d’existence déjà, j’aime bien voir ce qu’on peut en tirer avec le temps.
Vous avez collaboré avec Tiga (DJ et producteur canadien), comment cela s’est-il passé ?
C’était sympa ! La dernière fois qu’on s’est vu, c’était le mois dernier, il est venu passer une semaine en studio. On essaie de faire un album ensemble donc on bosse les morceaux. C’est toujours amusant. Mais on est aussi toujours très concentrés parce qu’on n’a pas beaucoup de temps pour être productif. Il a fait le trajet de Montreal pour venir à Munich. Ce serait dommage de se voir cinq jours et de ne faire que des mauvais morceaux. C’est une pression supplémentaire ! On travaille avec pas mal de machines, de micro. C’est génial !
Y a-t-il des jeunes artistes que vous suivez ?
Oui bien sûr ! Je regarde les blogs, ce qui se fait sur Internet. C’est toujours intéressant. J’aime beaucoup Siriusmo (DJ allemand). Il a un style très particulier. Il ne se préoccupe de rien. Il ne joue pas beaucoup en live, peut-être parce qu’il préfère rester enfermé en studio.
Vous avez des visuels singuliers et des clips avec un univers particulier, est-ce important pour vous de participer à l’artwork ? Comment procédez-vous pour choisir un artiste ?
Oui c’est très important ! Le packaging, c’est ce que les gens voient en premier. D’autant que maintenant, on ne voit les pochettes d’albums qu’en tout petit (il dessine la taille avec sa main) avec le téléchargement. Concernant le choix, cela s’opère de manière différente à chaque fois. Pour le dernier album, j’ai demandé sur ma page si quelqu’un était partant pour faire quelque chose avec moi. J’ai eu plein de réponses, ce qui m’a surpris, et un designer d’une agence de Munich que je connaissais, enfin, pas personnellement, mais je connaissais son travail, m’a vraiment interpellé et c’est comme ça que notre collaboration a commencé. La prochaine fois, je travaillerai avec quelqu’un d’autre encore. Je ne sais pas encore qui. Quiconque voulant travailler avec moi. C’est très intéressant aussi de découvrir de nouveaux talents ! Souvent les jeunes ressentent plus d’émotions et sont plus créatifs que les créa d’agences.
Enfin, une petite playlist de ce que vous écoutez chez vous, quand vous composez ou êtes en tournée, vos influences ?
Wahou ! Cela dépend ! Quand je suis à l’aéroport et que j’en ai marre, j’écoute Slayer (rires). Sinon le reste du temps, Curtis Mayfield, beaucoup de musique soul, de la pop, du son des années 70. A la maison, je n’écoute quasiment pas de musique électro. Ca me rappelle le boulot !
Ophélie